Les “5R”


Peut-être avez-vous rencontré cette mention quelque part sur internet ou au détour d’une conversation. C’est un incontournable du thème “zéro déchet”.

Qu’est-ce que c’est ?

“La règle des 5R” est un outil d’aide à la décision, qui aide à réduire la production de déchets. Cet outil peut aussi bien s’appliquer à des organisations (entreprises, associations, familles, etc…) qu’à des individus.

L’outil nous propose 5 “intentions” par paliers. Ces intentions nous aident à nous poser les bonnes questions dans toutes les situations où on chercherait à réduire nos déchets.

Quels sont les 5R ?

Les 5R peuvent s’énoncer sous la forme suivante :

Refuser

Refuser quelque chose dont nous n’avons pas besoin ou renoncer à un produit utile mais qui occasionnerait vraiment trop de déchets.

Ai-je vraiment besoin d’acheter un nouveau smartphone ?

Il peut également s’agir d’un refus partiel. Par exemple accepter un produit sous conditions.

Mes enfants aiment bien les “biscuits avec “petits écoliers”. Mais est-ce vraiment nécessaire qu’ils soient dans un blister, sous plastique individuel, dans une boîte en carton, lui-même sous plastique ? Je peux refuser d’acheter ce produit sous cette forme, mais accepter de l’acheter en vrac.

Réduire

Ce que je ne suis pas capable de refuser, je vais essayer d’en réduire la consommation. Ou au moins réduire les déchets associés à ce produit.

Je suis accroc au coca ; pas bon pour ma santé et pas bon pour la planète. Et si j’en achetais moins ? À défaut, peut-être puis-je le trouver dans des bouteilles en verre ? Consignables ? Ou bien investir dans une fontaine pour le fabriquer moi-même et éviter les bouteilles plastiques ?

Réutiliser

J’en ai besoin ou très envie, j’ai déjà réduit ma consommation ou je ne veux pas faire moins, peut-être puis-je réutiliser une ressource existante pour pallier à mon besoin ? Ceci afin d’éviter de produire une ressource supplémentaire qui générerait encore plus de déchets.

Mon enfant a besoin de ce smartphone car il rentre au lycée à 20 minutes en transports de la maison. Plutôt que d’en acheter un neuf, peut-être qu’un membre de la famille a un smartphone en bon état dans ses tiroirs ? À défaut, je peux en acheter un d’occasion ou reconditionné ?

Réutiliser peut également consister à réparer un objet existant, ou encore à détourner l’usage primaire d’un objet pour en faire autre chose.

Dans mon bureau, j’aime bien écouter de la musique. J’ai été récupérer ma vieille chaîne stéréo de quand j’avais 13 ans. Les lecteurs CD/K7 et la radio ne marchent plus (et de toute façon je n’ai plus de CD), mais les enceintes et l’ampli sont encore en super bon état ; et il y a un port RCA qui permettait initialement de brancher un lecteur VHS dessus (pour diffuser le son de la vidéo sur les enceintes). En utilisant un petit adaptateur, j’ai pu brancher mon vieux smartphone dont l’antenne 3G avait grillé, mais qui fonctionne encore en wifi. J’ai maintenant une enceinte connectée++ qui me permet de piloter à distance mes playlists, pour 0€ et exactement zéro déchet (j’ai même évité de jeter mon vieux smartphone et ma vieille chaîne stéréo).

Rendre à la terre

J’ai émis un déchet et je ne peux pas le réutiliser. Dans la mesure du possible, je vais essayer de le rendre à la terre. Fonctionne très bien pour tout ce qui est organique, surtout quand c’est compostable. Les poules peuvent aussi être d’une grande aide.

Depuis 2023, les villes de la CCPFM sont désormais équipées de poubelles à biodéchets, pour tout ce qu’on n’a pas envie de composter chez soi (par exemple les restes de viandes, peaux d’agrumes, etc…)

Recycler

Tout déchet que je n’ai pas pu éviter, je vais m’efforcer de le recycler. Ce n’est pas une solution parfaite mais c’est mieux que d’envoyer ce déchet dans un bassin.

Limites du modèle

Cet ensemble de règles est juste un outil. Il est utile si on l’utilise à bon escient. Il ne sert pas à culpabiliser son utilisateur, mais il peut aider à arbitrer des choix lorsque ceux-ci ne sont pas évidents.

Autre point important, le système de “paliers”. On part toujours du palier 1 (refuser) pour aller vers le palier 5 (recycler).

Par exemple, ce serait un détournement de se dire : “je vais acheter 5 paniers de fraises, même si on ne les mange pas, car de toute façon j’ai un composteur”. Il ne faut pas oublier l’intention : oui, composter permet de limiter certains gaspillages, mais il ne faut pas oublier que la production desdites fraises a coûté de l’eau, de la main d’oeuvre et du matériel. L’intention initiale était d’éviter le gaspillage, donc dans l’ordre, l’outil nous encourage à dire :
– en ai-je besoin ? (oui j’ai besoin de nourrir ma famille et j’ai envie de manger des fraises)
– ai-je besoin de 5 paniers ? (non, j’ai seulement besoin de 2 paniers)
…et le gaspillage n’arrivera pas.